Comment s’organise actuellement la recherche de diarrhée virale bovine (BVD) dans votre département?
Dans notre département, la situation vis-à-vis de la BVD est particulière car l’exigence est forte. En effet, la lutte contre cette maladie est déjà organisée depuis plusieurs années, lorsque le groupement de défense sanitaire (GDS) local a décidé d’aller au-delà d’un simple assainissement, fondé sur la détection et l’élimination des veaux infectés permanents immunotolérants (IPI), et de stopper la circulation virale en élevage par le dépistage de tout animal virémique. Ainsi, la prévalence de la BVD est passée d’environ 2 % en 2011 à 0,4 % en 2018. Notre exigence en matière de sensibilité, mais aussi de spécificité, des tests utilisés est donc très élevée : nous ne pouvons pas
nous permettre de laisser un animal virémique mettre en péril le statut d’un élevage, en raison d’un résultat faussement négatif, ni faire abattre un animal sain, en raison d’un résultat faussement positif : notre responsabilité est engagée dans les résultats que nous fournissons.
Pourquoi utilisez-vous la technique par polymerase chain reaction (PCR) en temps réel pour vos analyses BVD?
Historiquement, nous avons démarré nos analyses BVD sur le sang avec des kits ELISA, mais en raison de la présence de nombreux faux positifs et faux négatifs, nous sommes passés à des tests PCR conventionnels
en 2007, puis en temps réel en 2009. En 2011, nous avons testé plusieurs kits, PCR et ELISA, dans le cadre d’une étude de faisabilité sur biopsies auriculaires. Selon nos résultats, la méthode RT-PCR est plus sensible que la méthode ELISA et plus conforme au niveau d’excellence recherché dans notre département.
Aujourd’hui, nous travaillons avec Thermo Fisher pour nos analyses BVD, dans une relation de confiance mutuelle et en étroite collaboration (échanges d’information, remontées des difficultés, communication en cas de problèmes), ce qui est appréciable. De plus, son kit d’analyse RT-PCR est utilisable sur différentes matrices : lait, sang, biopsies
auriculaires, mais aussi rate (avorton) et peau, en analyse individuelle comme de mélange. En outre, nous apprécions également l’ergonomie et la facilité de manipulation du kit, éléments essentiels à la qualité de travail de nos collaborateurs.
Ce choix n’a pas été unilatéral. Il a été réalisé en concertation avec notre GDS, gestionnaire du dossier BVD, qui nous impose des contraintes de fiabilité et de rapidité de délai d’obtention des résultats. Grâce à une méthode éprouvée, ces derniers sont transmis aux éleveurs en moyenne sous 3,5 jours.
Comment vous adapterez-vous au futur plan BVD?
Dans notre laboratoire, la mise en place du plan national de lutte aura peu d’impact, car nous avons déjà été contraints de nous adapter à un volume croissant d’analyses, lié au niveau d’excellence recherché. Actuellement, près de 95 % de nos éleveurs dépistent volontairement, non seulement les animaux IPI, mais tous les animaux
virémiques. Nous avons réalisé 70 000 analyses BVD en 2018, pour environ 115 000 naissances annuelles. Pour s’adapter à ce volume de travail, nous avons standardisé la méthode, d’abord auprès des éleveurs, à l’occasion de formations organisées par le GDS, pour assurer un prélèvement de qualité, envoi compris, puis dans notre
laboratoire, pour la réception, la priorisation et le traitement des prélèvements reçus, la saisie des données, la réalisation des analyses et l’envoi automatisé des résultats aux éleveurs. La sensibilité des kits Thermo Fisher contribue à garantir la fiabilité des résultats transmis.